CALIGULA tm a la Rose des Vents (tournée Saison 2013/2014)

Caligula de Stéphane Guérin

caligula ™ de Stéphane Guérin

Caligula de Stéphane Guérin

Par la troupe XXL du maelstrÖm; mise en scène de Violaine Debarge
Théâtre de création, contemporain; Public Ado/Adulte; Durée: 2h

Création en mai 2013 au festival grand maelstrÖm à Dupire à VILLENEUVE D'ASCQ,

Sera rejoué tout au long de la Saison 2013/2014

les 20 et 21 septembre 2013 au théâtre Massenet à Lille.
le vendredi 4 octobre à la rose des vents à Villeneuve d'Ascq
le samedi 11 janvier 2014 au théâtre MPAA St Germain à Paris (VIeme) Réservations: 01 46 34 68 58
les samedi 18 et dimanche 19 janvier 2014 au théâtre du Millénaire à La Madeleine Réservations: 03 20 55 19 51
le jeudi 13 mars 2014 à 20h30 au théâtre du KURSAAL à Hellemmes-Lille

PROCHAINE et DERNIERE DATE: le vendredi 13 juin au Fort du Vert Galant à Wambrechies

Caligula: monstre sanguinaire ? Ou dernier ange en quête d'Absolu ? Un caligula mordant revisité par la plume acérée, hilarante et désespérée d'un jeune auteur de grand talent.

Caligula est cet empereur, qui partant du constat que quoiqu'il advienne, ni lui, ni son peuple ne trouvent le bonheur, décide de faire régner la terreur. Stéphane Guérin s'empare du mythe et le revisite de sa plume neuve et alerte. On assiste alors au dynamitage des privilèges, à la voltige de la Bien pensance, à l'explosion d'une succulente bêtise… Mené par 16 personnages irrésistibles, un spectacle actuel et acerbe qui nous embrase d'un grand rire, un rire énorme, qui monte, qui monte…qui brûle.

En savoir plus sur caligula ™

Caligula de Stéphane Guérin

« Ma liberté est au bout de ses lèvres... »

Caligula est cet empereur qui décide de faire régner la terreur.
Monstre sanguinaire ? Ou ange en quête d'Absolu ? Un fou dira-t'on.
Mais la folie ne peut être un plaisir solitaire, elle a besoin de l'autre pour s'épanouir. Quand le fou est aussi le roi, les pièces commencent à trembler. Les caciques de l'échiquier crient au scandale, les règles du jeu changent, leurs privilèges sont abolis et pour finir, ils goûtent avec aigreur au triste sort des pions qu'ils sont devenus.
Oui. Caligula est ce fou là ! Celui que la morale ne peut tolérer, celui que la société veut éliminer.
Mais en y regardant bien… Et si sa démence n'était qu'un cri ? qu'un avertissement lancé à ceux qui perdent de vue l'essentiel ? Ceux qui, vautrés dans leurs petits canapés à regarder la météo, se lamentent sur l'austérité et crèveront étouffés par une liberté qu'ils ne méritent plus ?…
De sa plume neuve et acerbe, Stéphane Guérin nous convie à la voltige de 16 personnages vifs, actuels et touchants. Et si on rit avec « petites couilles » et la « la grosse pute », on se laissera émouvoir par la justesse de « la fille au teint pâle » et du «  garçon décadent ». Oui on aurait voulu s'attacher à « la vieille peau » et à Scipion. Mais laissons-les mourir d'Amour et nous, à l'instar du jeune empereur, restons vivants !

Mise en scène
Violaine Debarge.
Costumes
Aude Servent
Création Lumière
Marco Spannuet,
Régie Lumière
Caroline Carliez
Son
Laurent Ostiz
Avec:
SYLVIE SYPER La Dame élégante
YVES POLETTI La Voix
LOIC PINCHON Scipion
DANIELA PIEMONTESI La vieille Peau
MATTHIEU NICOLAS Petites couilles
FRANCIS LAMBERT Le vieux sénateur
JEAN MICHEL GIRAUD Le président du conseil
CELINE GHERBI La fille au teint pâle
THOMAS FOURNIER Le jeune empereur
FREDERIC COQUELET L'éminent professeur
BENJAMIN CLAEYS Le garçon décadent
SIMON CAPELLE Premier Garçon
QUENTIN BOUVART Second Garçon
MARIE PAULE BONNART La grosse pute
CLAIRE BECQUART La femme en noir
FANNY BEAUCOURT La petite soeur

Des spectacles de haute exigence artistique

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Entretien de Stéphane Guérin sur son texte caligula TM

Tout votre théâtre découpe au scalpel, avec une âpreté singulière, un monde qui nous est contemporain. Comment a surgi votre envie d'écrire autour du personnage historique d'un empereur de l'antiquité romaine débauché et énigmatique ?

Le théâtre est le lieu de la poésie, il n'est pas celui de la théorie ou de la rhétorique. Il a pu l'être, mais c'est un théâtre qui fait sourire aujourd'hui. Le théâtre est une véritable aventure - en fonction de géographies intimes. La figure de ce jeune empereur assailli par ses démons, sclérosé par ses doutes et ses hallucinations, je le portais depuis un certain temps probablement, mais comme souvent chez moi, c'est un élément extérieur qui détermine la nécessité d'écrire, qui m'engage à tenter l'aventure. Et lorsque nous avons évoqué avec le metteur en scène, Violaine Debarge, l'idée de construire quelque chose ensemble, Caligula s'est imposé. Ce qui a tout de suite donné une impulsion favorable à mon travail, c'est cet être sans repères, qui jongle avec les débris du monde. Cet empereur navigue à vue et mène son vaisseau droit sur les rochers, en toute connaissance de cause. En cherchant le naufrage, ce jeune empereur cherche aussi à se convaincre que tout est pourri et que s'il existe - à ses yeux - une chance de sauver la condition humaine corrompue et pervertie c'est de tout raser, brûler, exterminer. Tout détruire pour pouvoir reconstruire, ailleurs, autrement. Caligula est un anarchiste.

La famille, sa vie sociale, affective et hautement conflictuelle, tient une place prépondérante dans votre théâtre, place que l'on ne retrouve pas, ou très différemment, dans Caligula. Qu'est- ce qui vous a conduit à considérer autrement ce thème central de votre travail ?

C'est peut-être curieux mais je n'ai pas eu le sentiment en écrivant ce texte que je dérivais de mon axe, j'ai juste changé de focal. J'ai élargi le champ visuel peut-être. Agrandi les cercles en fait. Tous ces personnages forment une vraie famille qu'on peut tout à fait reconstituer. Il y a la mère, le père, le fils, le frère, la sœur et toute la parentèle. Adolescent, alors que j'habitais chez ma mère, il y avait la maladie. Ma mère la craignait (peut-être parce qu'elle était déracinée), et comme pour conjurer le sort, elle l'invoquait à chaque instant. Elle disait : oh je tousse, oh j'ai mal à la tête ou encore oh zut j'ai un bouton. Et puis surtout, elle commentait ses actions, si elle voulait se rendre à la cuisine, c'était : je vais dans la cuisine - et elle y allait. Même chose si elle prenait un verre, une fourchette ou si elle fermait les volets. C'est, je crois, ce qui a déterminé aussi la didascalie chez moi. De même pour la nourriture, les repas, elle faisait des listes très longues de courses, des inventaires dans les placards. On retrouve ça dans mes textes. Il y a toujours quelqu'un qui se plaint, il y a toujours de la nourriture, il y a toujours des déracinés, il y a toujours la didascalie au cœur du texte mais dite par les personnages. Mon inconscient, si l'inconscient existe, a puisé dans ce que Duras appelle « la masse du vécu ». Et c'est terrifiant aussi, quand j'entends certaines répliques, quand j'indique certaines postures, de penser que je les ai déjà entendues ou vues ailleurs, dans d'autres corps et d'autres bouches issus de la famille.

Vos pièces récentes, Kalashnikov, King Size, Vous qui aimez Rita Pavone ont en commun d'user en quelque sorte de la stratégie du pavé dans la marre, créant autour d'un choc,événement ou propos, les cercles multiples de la dramaturgie. Comment êtes-vous venu, et pourquoi, avec Caligula à une autre forme d'écriture plus discursive, à une narration plus chronologique ?

L'expression du « pavé dans la mare » me plaît beaucoup, c'est très juste. Je lance un pavé et je regarde ce qui se passe. Autant dire que ça produit des dégâts parfois. J'aime le danger, je n'y suis pour rien - et le pire, je crois, c'est que je n'en ai pas peur du tout - tant que je le maîtrise. Mais j'ai le sentiment malgré tout que je deviens de plus en plus vigilant... Pour Caligula, j'ai procédé par étapes. Je voulais respecter minutieusement cette chronologie de la chute. De la naissance à l'âge d'homme - même si cet empereur était très jeune puisqu'il est mort à l'âge de 29 ans. Étape par étape donc, en suivant le schéma du désastre, de son désastre, de tous les désastres. Comme une bombe que l'on pose avec un compte à rebours. La tragédie naît du pouvoir, je me disais et je ne pouvais pas me départir de cette idée. Et la chronologie des événements participe à l'histoire évidemment. Même si, comme tout le monde le sait, l'histoire se répète à l'infini, et l'expérience ne sert à rien.

Vous vous êtes librement inspiré de Suétone. Mais vous ne citez pas Camus. Comment situeriez- vous votre pièce par rapport aux œuvres d'un auteur antique et à celles d'un auteur dramatique du XXe siècle ?

Suétone est avant tout un historien, alors que Camus est un auteur dramatique. Ce texte est un cas particulier pour moi. Caligula est une pièce écrite d'après Suétone. C'est un texte à moi dans lequel j'ai fait des choix esthétiques radicaux... Et puis, comme vous le soulignez, mon adaptation est très libre, je me suis approprié l'histoire. Certains spécialistes seront peut-être dérangés mais pour moi, il s'agit d'un projet d'aujourd'hui. Je ne voulais pas m'emparer du Caligula de Camus mais je souhaitais qu'il y ait tout de même une résonnance. La relation entre Scipion et Caligula par exemple est née de la lecture du Caligula de Camus. Elle est à peine ébauchée, esquissée dans sa pièce, mais elle existe. Dans mon Caligula, on retrouve cette relation entre les deux figures, mais à ma façon, c'est-à-dire pleinement assumée, sans rémission et sans espoir. Donc Camus, est quand même présent dans mon projet. Et je ne veux pas situer mon travail par rapport à ceux d'écrivains majeurs. Moi, je fais ce que je peux et je ne peux faire que ça.

Vos pièces sont habitées de personnages récurrents qui ont une forte valeur transgressive - le trans, la grosse pute, la vieille peau, une pléiade de garçons plus ou moins innocents et décadents. Que signifie ce fil rouge de textes en textes ?

À moins d'être un auteur autiste, j'ai l'impression que les artistes doivent répondre au monde. À la violence du monde. Ces individus on les croise dans la rue, les cafés, et parfois même chez des gens très bien... Et là encore, il s'agit de famille. Je peux tout à fait les identifier, leur donner un prénom, un visage, un parfum. Ils sont en moi. Je serai presque tenté de dire que je suis né avec. J'ai toujours entendu ma mère et mes tantes, attribuer des sobriquets, plus ou moins fleuris, aux personnes qui les indisposaient. Elles disaient le vieux ceci, la petite cela... Cette forme de langage me fascinait. Quand on ne peut pas nommer les choses, on les surnomme. On les enferme dans une gangue. Et puis, il s'agit de « figures ». Des créatures en devenir. Des monstres bientôt. Des gens normaux par conséquent.

De la même manière, vous explorez les lieux communs de la consommation à travers des énumérations de produits ou de slogans publicitaires. + Que cherchez-vous à traduire du réel par ces listes à la fois désopilantes et désespérantes ?

Pendant un certain temps, j'ai travaillé dans la publicité, dans l'événementiel précisément. On me payait pour écrire des scènes qui vantaient des produits de toutes sortes, tous plus ou moins idiots, plus ou moins inutiles. J'ai vu les tripes de ces gens-là, et je vous assure que ça ne fait pas envie du tout... C'est un peu de ce cynisme dont je veux rendre compte. En créant des slogans, en nous assénant des publicités partout, à chaque instant, ils nous ont assujettis à leur loi, et complètement endoctrinés. Ce qui ne signifie pas, qu'avant cela, nous étions purs mais du moins, on pouvait en avoir l'illusion. L'exemple typique et qui fait froid dans le dos, c'est quand on commence à reprendre des expressions de la publicité dans les conversations, alors on se dit que celle-ci à pénétrer notre langage et notre façon de penser. Les publicitaires ne sont pas forcément coupables puisque les victimes étaient consentantes. Nous sommes aussi les coupables.

Votre Caligula est un assassin subtil, un politique poétique, un être transi d'amour et de cynisme, sans vergogne, sans avenir mais peut-être aussi sans péché. Quel sens et quelle valeur donnez- vous aujourd'hui à cette figure paradoxale ?

Il y a un proverbe africain qui se prête à cet empereur : « le fou ne dit jamais qu'il est fou ». Caligula, c'est un être complexe. Au début de son règne, il gâte le peuple, il mène une politique qu'on pourrait qualifier aujourd'hui de libérale, il entreprend de grandes réformes sur le sénat et puis la mort de sa sœur survient et il change du tout au tout. Il défait ce qu'il a entrepris et pire encore, il tue ce qu'il aime. « Chacun tue ce qu'il aime » disait Wilde dans sa Ballade de la geôle de Reading, je crois que Caligula fait partie de ces hommes, qui, ayant vu la noirceur de l'âme humaine décide d'abandonner. Mais il abandonne avec une façon qui lui appartient. Cette démence, c'est celle du renoncement. C'est peut-être même celle de la sagesse, qui sait. Aujourd'hui, et si je peux me permettre un raccourci, ce serait le peuple Caligula. Ce serait nous tous et tout entier, humains de partout, de l'Orient et d'Occident, qui briseraient le cycle infernal de la technocratie. On voit ce qui se passe en Grèce, en Irlande, à Chypre récemment, les gens n'en peuvent plus. Ils sont épuisés, essorés par un système qu'il faut à tout pris repenser. Mais pas à coups de lois. Avec un vrai dialogue, une vraie concertation. Ou alors avec des vrais coups de poings et de pieds.

Les hommes vénaux, les femmes meurtries, les innocents flingueurs/flingués, les enfants opprimés, le sexe amer et le désordre déjanté de l'impudeur comme une apothéose drolatique. Y a-t-il encore une place dans votre théâtre pour une figure humaine à sauver ? Y a-t-il une place pour le bonheur fut-il une chimère ?

Dans une autre vie. Peut-être...
Propos recueillis par Thierry Jopeck, mars 2013


Caligula de Stéphane Guérin
Caligula de Stéphane Guérin

Vendredi 13 juin

DERNIERE DU SPECTACLE !
WAMBRECHIES
Fort du Vert Galant

Jeudi 13 mars 2014

Au théâtre du KURSAAL à HELLEMMES-LILLE
à 20h30, sans réservation préalable
135 rue Roger Salengro

Caligula de Stéphane Guérin

Les 18 et 19 janvier 2014

au THEATRE DU MILLENAIRE à LA MADELEINE
35 rue St Joseph,
Le samedi 18 à 20H30 et le dimanche 19 à 16H
Réservations: 03 20 55 19 51

Caligula de Stéphane Guérin

Samedi 11 janvier

AU THEATRE de la MPAA ST Germain, PARIS VI
4 rue Félibien - Métro ODEON
Réservations 01 46 34 68 58

Caligula de Stéphane Guérin
Caligula de Stéphane Guérin
Caligula de Stéphane Guérin